8‏/12‏/2010

Mecheria History


Mécheria / Au commencement étaient les légionnaires En 1881, un détachement de légionnaires et de chasseurs s’installe sur les pentes sud-est du Djebel Antar. Il y campe. Le pays est âpre, rocailleux, sans eau. Qu’importe, la voie ferrée doit y passer et la montagne est là qui, du haut de ses 1.726 m permet de surveiller les environs. En 1881, le général Colonieu fonde Méchéria. De la forteresse d’Aïn Benkhelil, bâtie cinq ans auparavant, le général Négrier lance ses colonnes contre Cheikh Bouamama. Celui-ci défait, la sécurité commencera à régner dans le pays. Le rail venu de Bogtob arrive en 1883 à Mécheria, jalonné sur son parcours par de minuscules gares fortifiées, perdues dans l’ennui morne du plateau. En 1887, il parviendra à Aïn Sefra. Cependant, la redoute est construite, vaste quadrilatère de murs à l’intérieur desquels s’élèvent quelques baraques. Comme pour toutes les colonnes du Sud oranais, des civils ont suivi, marchands d’alcool ou d’amour. Les Hamyan, d’abord égaillés dans les profondeurs du Gharb, reviennent, curieux, rassurés. L’autorité militaire appelle quelques chefs Hadj Lehbib, Hadj Kaddour. Quelques baraques de plus sont bâties en dehors de la redoute, à proximité de la gare; le village est né. Chaque jour, l’acier luisant s’enfonce un peu plus vers le sud. Il parvient à Aïn Sefra d’abord, Beni-Ounif ensuite, et enfin Colomb Béchar. Bientôt, les villages créés dans un but stratégique, puis vidés de leurs garnisons, meurent par hémorragie. C’est ainsi que périclitèrent et moururent Moghrar, Duveyrier et Djenien Bourezg.

Mécheria ne mourut pas parce qu’il se trouvait au centre d’une immense région d’élevage et qu’il devient tout naturellement un important marché. C’est maintenant une agglomération de 4022 habitants en voie d’accroissement rapide. De l’autre côté de la voie ferrée, bien à l’aise sur la pente douce du plateau, s’étale le village avec ses lignes rectilignes, ses vastes places et les maisons sans étages. Elles sont roses les maisons, d’un rose doux, couleur d’horizon ou de brique pâle. Les premières élections communales du 05 février 1967, verront naître la première assemblée (APC) élue sous la direction du défunt Rahmani Ahmed et ce, après l’adoption et la promulgation du premier code communal (ordonnance 07/24 du 18/01/1967). Le 14 février 1971, M. Rahmani laissera son fauteuil au défunt Hadj Djelloul Med Larbi, jusqu’au 20 février 1975, date à laquelle il sera relayé par le défunt Hadj Hamza Badaoui. Malgré son esprit d’initiative et ses positions claires, nous dit-on, il n’ira pas jusqu’au terme de son mandat. Il sera alors remplacé par M. Ahmed Bendaho (premier vice-président). Le 15 mars 1980, M.Hadj Djelloul est à nouveau élu, mais lui aussi n’ira pas jusqu’au terme de sa mission et c’est encore M.Bendaho qui est appelé à la rescousse. Durant cette période, alors qu’elle comptait quelque 31 000 habitants, la commune de Méchéria a eu quand même, sa part de développement à la faveur de la conjoncture nationale, née des richesses provenant des hydrocarbures. Le 15 avril 1985, M.Belabbed Djillali viendra aux commandes de la commune. Cette période sera marquée par l’élèvation de Naâma au rang de chef-lieu de wilaya dans le cadre du découpage administratif de 1984. Il aura fallu, donc, faire face à une nouvelle organisation du territoire, d’où le transfert d’un grand nombre de cadres et d’employés pour la nouvelle wilaya. Le mandat de Belabbed prendra fin le 27 décembre 89. Notons que l’APC de 1989 n’a pas été renouvelée dans les délais, en raison des problèmes politiques qui faisaient leur apparition à travers le pays. Aussi, les élections furent-elles reportées.

Durant cet intervalle, les affaires de la commune ont été confiées au CCP (Conseil communal provisoire) avec à sa tête, M.Belaskri Mohamed. Les premières élections pluralistes du 12 juin 1990 apporteront une APC à majorité FIS, élue avec quelques membres du FLN. Elle sera présidée par M.Harkati Abbès. On verra, par la suite, les pouvoirs publics procéder à la désignation des délégations exécutives communales. Ainsi donc, et par arrêté du wali, il a été procédé à la désignation de M.Bouzerouata Abdellah, assisté par MM Atba et Mekhlouf, la délégation avait pour mission, nous dit-on, de garantir la sécurité et un minimum de service public en plus de la préparation des élections présidentielles. Son mandat prendra fin le 17 janvier 1996. elle sera remplacée par une autre délégation présidée, cette fois-ci par M.Kechout Mohamed. Outre la gestion des affaires publiques, cette délégation avait pour rôle essentiel la préparation du référendum et les élections législatives et locales. N’étant ni à vocation agricole ni à vocation pastorale,

la commune de Mécheria constitue un pôle d’attraction pour toutes les communes limitrophes en drainant les produits de l’élevage, seule ressource de revenus. L’exode rural ainsi qu’une poussée démographique galopante ont amené le taux de croissance de la population à un chiffre effarant, provoquant la saturation de tous les secteurs. La succession de plusieurs années de sécheresse a créé, autour de la commune un aspect géographique repoussant, se traduisant par des tempêtes de sable pour le moins décourageantes et une accélération du phénomène de désertification, entraînant la sédentarisation des petits éleveurs qui sont venus grossir les rangs des sans-emploi, évalués à plus de 4000 chômeurs. C’est donc à une conjoncture socio-économique peu reluisante que les prochaines assemblées populaires devront faire face. Nombre de citoyens avertis s’accordent à dire, aujourd’hui, que les années d’opulence, nées des richesses des hydrocarbures, n’ont pas été profitables à la région. Les élus de l’époque n’ont jamais pensé créer un creuset économique permanent et générateur d’emplois, ne serait-ce que dans le cadre de la vocation de la région. Aujourd’hui, avec une conjoncture économique orientée, essentiellement, vers la privatisation peut-on répondre favorablement aux attentes de la population ? C’est un pari certes difficile, mais pas impossible à prendre.