2‏/9‏/2011

Le Meddah


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IL avait le geste vif et large
Sa voix entre douceur et rage
Prenait des poses sages
Quand le conte devenait volage
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IL arpentait l’aire de son monde
Peuple d’oreilles attentives à la ronde
Qui captaient les mots de sa fronde
Amortis dans leur gêne en ondes
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IL s’arrêtait, repartait d’un même pas
Mâchait ses paroles en rapides repas
Et rehaussait ses verbes bas
D’une couleur tendre comme appât
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Les histoires passaient à la file
D’ogres de fées, une et mille
Où la magie à coups de fil
Habillait le mal de la cape du vil
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Le roi bradait pour sa biche
Son royaume à la terre riche
Et devenait manant qui triche
Pour l’amour d’un regard fétiche
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Épée qui étincelait
Au soleil, et sa bravoure égalait
Les Dieux dans leur combat étoilé
Pour des déesses au charme zélé
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Le jour défilait en contes
La foule ne voulait pas d’acompte
D’une histoire qui n’allait pas à son compte
Et maudissait l’amour en mécompte
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Les larmes de la belle devenaient
Sous le charme des mots recherchés
La rosée de l’aube qui étincelait
Sous la lumière qui venait la lécher
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IL me reste encore des brides
De ces contes dont les rides
Font la joie des enfants avides
Ecoutant le pépé encore lucide
Mebkhout beghdad