Mécheria : Au commencement étaient les légionnaires... 
Territoires du Sud... 
En 1881, un détachement de légionnaires et de chasseurs s’installe sur les pentes Sud-est du Djebel Antar. Il y campe.
Le pays est âpre, rocailleux, sans eau. Qu’importe, la voie ferrée doit y passer et la montagne est là qui, du haut de ses 1 726 m permet de surveiller les environs.
En 1881, le général Colonieu fonde Méchéria. De la forteresse 
d’Aïn Benkhelil, bâtie cinq ans auparavant, le général Négrier lance ses
 colonnes contre Cheikh Bouamama. Celui-ci défait, la sécurité 
commencera à régner dans le pays. 
Le rail venu de Bogtob arrive en 1883 à Mécheria, jalonné sur son
 parcours par de minuscules gares fortifiées, perdues dans l’ennui morne
 du plateau. 
En 1887, il parviendra à Aïn Sefra. Cependant, la redoute est 
construite, vaste quadrilatère de murs à l’intérieur desquels s’élèvent 
quelques baraques. Comme pour toutes les colonnes du Sud oranais, des 
civils ont suivi, marchands d’alcool ou d’amour. Les Hamyan, d’abord 
égaillés dans les profondeurs du Gharb, reviennent, curieux, rassurés. 
L’autorité militaire appelle quelques chefs Hadj Lehbib, Hadj 
Kaddour. Quelques baraques de plus sont bâties en dehors de la redoute, à
 proximité de la gare ; le village est né. 
Chaque jour, l’acier luisant s’enfonce un peu plus vers le sud. 
Il parvient à Aïn Sefra d’abord, Beni-Ounif ensuite, et enfin Colomb 
Béchar. Bientôt, les villages créés dans un but stratégique, puis vidés 
de leurs garnisons, meurent par hémorragie. 
C’est ainsi que périclitèrent et moururent Moghrar, Duveyrier et Djenien Bourezg. 
Mécheria ne mourut pas parce qu’il se trouvait au centre d’une 
immense région d’élevage et qu’il devint tout naturellement un important
 marché 


