21‏/3‏/2011

Naama : Traditions

Ouaadates

Connue pour la Ouaada de Sidi Ahmed el MEJDOUB qui se déroule annuellement dans la commune de Asla durant le deuxième week-end (jeudi-vendredi) du mois d’octobre , la willaya de Naama est aussi très connue pour ces différentes ouaadates qui sont organisées à travers l’ensembles des ksours de la région comme c’est le cas des fêtes de:

        • Sidi moussa de Ain Ben Khlil,

        • Ouled Sidi El hadj de Mograr,

        • Ouled Sidi Et Taj de Kalâa de Cheikh Bouâmama

        • Sidi Blel à mechria et Ain sefra,

        • Sidi M'hammed de Oklat Nâama,

        • Sidi Siaf de Fortassa commune de Sfissifa,

        • Sidi Aissa de Tiout

        • et la plus connue ouaadat Sidi Ahmed Elmajdoub.

La fantazia

La Fantazia est une scène où les cavaliers bédouins (fursân), organisés en fractions, s’y affrontent dans un jeu de charges héroïques. Cependant, aussi impressionnantes qu’elles puissent paraître (et il s’agit du divertissement le plus apprécié), les fantasias s’inscrivent tout de même dans le cadre d’un rapport hiérarchisé où la force mystique apparaît comme supérieure, et il n’est pas anodin de voir que les fantasias se font souvent sous l’égide, sous le patronage du saint local qui constitue à cet égard le maître suprême (wali). On fait d’ailleurs la fantasia en l’honneur du maître (wali), du saint (sidi) et pour le saint. De fait, bien qu’il s’agisse d’un jeu profane, la fantasia renvoie obligatoirement à l’aspect sacré de la fête et à la hiérarchie des catégories, notamment la hiérarchie entre lignages mrabtin et lignages séculiers. Plus exactement, le caractère sacré de la fête nécessite que soient mises en exergue dans un rapport de hiérarchisation et de distinction les catégories relevant du profane .La part des objets dans la « mise en scène » de la fête et dans l’affirmation de l’identité bédouine Une fantasia sans charge de cavalerie n’est pas une fantasia ; les cavaliers sans leurs fusils traditionnels (tubji, zwija, garda) ne sont pas de vrais fursân, de vrais cavaliers bédouins. Pour qu’une fantasia soit de qualité, il faut plusieurs éléments : les groupes de cavaliers doivent être nombreux afin de rendre la compétition de charge de cavalerie plus attrayante et ils doivent être des plus resplendissants. Les chevaux, la tenue des cavaliers, le chèche, les fusils, etc. sont autant d’attributs qui distinguent les fursân. Le public y est d’ailleurs très attentif. Sans aucun doute, la fantasia est-elle l’événement le plus apprécié des moussems et le maniement des fusils des cavaliers, chose assez rare, séduit vivement les personnes qui assistent aux fantasias. Lors des compétitions de cavalerie, l’esthétique des fursân est aussi importante que leurs prouesses de cavaliers. La lahbaya (tunique) et le fusil participent pleinement de l’esthétique du fursân. La compétition des cavaliers n’est donc pas seulement une compétition « guerrière » mais elle est aussi une compétition esthétique. La fantasia ritualise les logiques compétitives tribales, les cavaliers étant organisés en fractions. Dans ce rituel, les objets qui contribuent à l’esthétique des cavaliers, en particulier les fusils et parfois les lahbayat, jouent un rôle de distinction indéniable. Le fusil, compte tenu de sa rareté et du fait qu’il définit un groupe particulier et prestigieux (les cavaliers), est bien évidemment un bien de prestige qui distingue les fractions tribales disposant historiquement d’une force importante des autres. La lahbaya, si elle est de qualité (fabriquée notamment avec du tissu « Tissor »), peut apparaître comme un objet de grande valeur, notamment économique. De fait, la fantasia est aussi une compétition d’objets, et certains d’entre eux apparaissent pleinement comme des biens de prestiges visant à rehausser le statut de telle ou telle fraction tribale, ou encore de telle tribu. A titre d’exemple, la tribu des Awlâd Nhar évoluant au Sud de Tlemcen a construit sa réputation actuelle en partie grâce à l’aura de ses cavaliers, lesquels participent souvent aux fantasias du Haut Sud Ouest, et notamment à celle d’Asla. Si la lahbaya peut apparaître parfois comme un objet de grande valeur, elle est surtout considérée comme un habit « traditionnel » ayant valeur identitaire. Il s’agit d’un vêtement courant, utilisé bien volontiers pour les fêtes. Signe du terroir, la lahbaya, et en particulier la lahbaya qûrtas (ample tunique à manche courte), apparaît comme le vêtement symbole de l’identité bédouine et son port fréquent lors de la fête contribue au processus d’affirmation de l’identité locale, notamment durant les démonstrations de danse. Il en est de même des khaimat (tentes, sg. khaima) que l’on dispose tout autour de l’espace public réservé à la fantasia, au sûq, aux démonstrations de danses.

Folklore

Les danses et les chants sont le fait de troupes spécialisées n’appartenant en tout cas pas explicitement à un ordre mystique ou religieux particulier. Les danses renvoient pour l’essentiel à des styles bédouins, tel le Alaoui, style très apprécié dans l’Ouest algérien. La raïta (flûte trompette nasillarde), le bândir (tambour), et la gasbah (flûte en roseau) sont utilisés pour accompagner les danses ou les chants (plutôt les contes chantés), faisant l’éloge des guerriers et des saints de la région ou mettant en valeur les beautés du paysage. Les danses impliquent des rapports tactiles entre les hommes. Ces derniers dansent souvent ensemble dans des tuniques (gandoura) portées pour l’occasion. Les chants, poèmes bédouins chantés, font état de sentiments nostalgiques, notamment de la vie nomade. Par le biais de ces moments qui renvoient à l’intime, les personnes qui assistent à la fête se retrouvent d’emblée dans une situation de partage. La valorisation de la force physique (valeur importante du monde tribal) fait par ailleurs l’objet d’un rituel lors des fantasias (c’est notamment le cas lors des combats de cannes)

Les danses les plus connues de la région sont Le Alaoui (pour les hommes seulement);El Haïdous qui est une scène de danse réserver au femme où elles forment une ligne et dansent ensemble. La danse de Diwan qui est une danse mixte où les initiés s’adonneront au spectacle du jeu avec des longs couteaux , karkabous et parfois des cravaches..